Le 15 janvier dernier, l’UL CGT Roussillon Beaurepaire organisait une Assemblée Général de rentrée avec une demi-journée consacrée à la transformation de Pôle Emploi en France Travail. C’est notre camarade Cédric Chevalier, salarié de France Travail qui a animé cette demi-journée d’étude.
Tout d’abord Pôle emploi est passé France travail au 1er janvier 2024.
Pour les salariés, il y a beaucoup d’interrogation sur l’organisation. Ce que l’on sait c’est qu’il y a désormais 3 types d’opérateurs :
- Pôle emploi remplacé par France Travail
- Mission Local remplace par France Travail Jeune
- Cap Emploi remplacé par France Travail Handicap
Et surtout France Travail aura recours à des cabinets privés notamment à des agences d’Intérim.
Bien entendu, les formations continueront à être externaliser.
Inutile de rentrer dans le détail mais une enquête Média Blast a mis en évidence le conflit d’intérêt entre le père et le fils Ferracci (Patron de Sécafi). Devinez qui souhaite avoir le monopole du pôle formation ?
Comme si, les salariés n’étaient déjà pas assez malmenés, l’organisation qui se profile est loin de diminuer leur charge de travail. Elle va se diviser en 3 types d’accompagnement :
- Accompagnement renforcé avec un suivi de 70 personnes
- Accompagnement guidé pour 150 personnes
- Accompagnement suivi pour 500 personnes
Il y a beaucoup de chose qui ont été changé pour les conseillers. En théorie il restera 30 à 50 personnes par agent France Travail cependant ils auront à gérer que des cas difficiles : demandeurs où il y a peu de solutions à leur situation et bien sûr avec encore moins de moyens. Les demandeurs classiques seront gérés par des partenaires privés.
Cette nouvelle organisation a simplement pour objectif de montrer l’incompétence de France Travail permettant ainsi de diriger les personnes vers le privé. Ne vous y trompez pas, la technique est bien rodée : des objectifs inatteignables pour les agents est juste pour permettre au privé de se faire de l’argent.
Et les demandeurs d’emplois dans tout ça !
Aujourd’hui il y a 6 millions d’inscrits dont 3 millions en catégorie A sans emploi du tout.
Le leitmotiv du gouvernement qu’ils ont appelé « objectif plein emploi » est une vaste fumisterie qui va encore augmenter la misère en France.
Toute personne en âge de travailler devra être inscrite à France Travail. En contraignant à l’inscription, cela va permettre pour le gouvernement de répondre à la pénurie dans certains métiers.
Les personnes bénéficiaires du RSA devront s’inscrire sur la liste des demandeurs d’emploi mais pas que, leur conjoint aussi. Si ça ce n’est pas une manière de mieux fliquer les couples !
L’idée est aussi de repérer les invisibles : en effet les directeurs des lycées pros devront informer sur les élèves qui sont en échec scolaire, et ce sera aussi le cas pour l’aide social à l’enfance les directeurs de pénitenciers, …
On le sait les métiers de la santé, du transport, de la restauration, du spectacle sont des métiers en tension. Et c’est par le biais des agences intérimaires que ces métiers là recruteront leurs futurs salariés parmi les demandeurs d’emploi : qu’ils le veulent ou pas, qu’ils soient compétents ou pas.
Ces Organisme partenaire privés (OPP) comme les agences intérimaires vont bénéficier de toutes les données et outils actuels de pôle emploi.
Les budgets de formation pour les demandeurs d’emploi vont être régionalisés et ce sera au bon vouloir des élus locaux. Vont-ils avoir l’intelligence de former les personnes a des métiers qui leur plaisent ou faire le jeu du gouvernement et proposer que des formations pour les métiers sous tensions ?
Mais, bonne nouvelle, dans cette nouvelle réforme, il a été décider que le demandeur d’emploi puisse s’inscrire dans un lieu à moins de 5 kms de son habitation. On pourrait donc penser qu’il y aura un accroissement des agences France travail, pas du tout, ce sera des agences intérimaires comme Addeco par exemple qui feront office de lieu d’inscription, encore une fois à qui profite cette réforme : le privé.
En ce qui concerne les indemnités, il faut désormais justifier 6 mois de travail au lieu de 4 mois auparavant. Les indemnités sont aussi diminuées de 25 %. Ce nouveau système aura de grandes conséquences chez les saisonniers. Les personnes bénéficiaires du RSA devront travailler 15h/semaines pour pouvoir garder leur RSA. Que va faire les employeurs ? Embaucher des saisonniers ou des bénéficiaires du RSA ?
A qui profite cette règle ? Encore une fois, aux employeurs qui vont pouvoir embaucher une main d’œuvre sans les payer, plus besoin de saisonnier….
Et cerise sur le gâteau, tout demandeur d’emploi devra remplir un questionnaire et c’est un algorithme qui va définir quel type de travail lui convient. Bien entendu, aucune personne ne sera envoyée ver les métiers en tension, jamais un programmateur payé par un gouvernement ignoble n’oserait faire ça….
Dans le document de France Travail (Guilluy) qui a au total 274 pages, le mots sanction est cité 85 fois ; comme si, se retrouver sans emploi n’était pas déjà une sanction…
Le contrôle de recherche d’emploi va être renforcé et si vous refusez un emploi, vous serez alors sanctionné.
D’ailleurs, une nouvelle sanction permet à n’importe quel conseiller France Travail de supprimer un minima social à commencer par le RSA alors qu’avant il n’y avait que la CAF qui pouvait le faire. C’est une atteinte aux droits des familles.
Rappelons-le, personne n’a choisi d’être licencié ! Personne ne se satisfait d’être au chômage : près de la moitié des allocataires travaillent !
Pour la CGT, cette loi « Objectif plein emploi », est une nouvelle attaque contre les services publics et notre protection sociale solidaire dans la continuité de celles des retraites, du lycée professionnel ou de l’assurance chômage en ayant qu’un seul objectif : celui de la satisfaction des employeurs et l’accroissement de la sanction contre les usagers.
Ne soyons pas dupe ! Cette loi ne profite qu’aux employeurs, qu’aux entreprises privés. Elle ne fera qu’augmenter encore la précarité. Tout est lié, chaque attaque ciblée a un objectif précis : détruire tous les services publics et nous asservir au monde capitaliste.
L’UL CGT Roussillon Beaurepaire est prête à remettre en route « le café des sacrifiés » pour dénoncer cette nouvelle loi injuste.
Et, en revendiquant une sécurité sociale professionnelle, un Nouveau Statut du travail salarié et la diminution du temps de travail à 32 h, seules mesures réellement efficaces pour lutter contre chômage de masse…